samedi 19 février 2011

Lasalle, un village en Cévennes


Ce qu'on ne voit pas sur ces photos c'est que, derrière ses murailles de pierre, ses arbres, ses jardins et sa rivière, Lasalle est un village musical (et cinéphile, théâtrophile, littéraire etc) ! Quel rapport direz-vous entre la musique et un village "matériel" ? Car bien sûr ce sont ses habitants qui aiment la musique, mais le village lui-même émet une "Petite musique...". L'ancienneté de ses bâtiments le ramène, au moins, à l'époque mozartienne : régularité des formes, rythme des ouvertures aux dimensions "assemblées" avec élégance, harmonies des proportions, mesure du rapport entre vides et plein... Comme la musique de Mozart il émet un écho apaisant ("hors du temps") par l'ancrage solide de son assise dans le paysage, l'épaisseur des murs, la relative étroitesse des ouvertures, l'effet "tampon" des bâtisses entre le froid et le chaud souvent excessifs du dehors, la subtilité des passages entre l'intérieur et l'extérieur, la possibilité qu'il offre de vivre à loisir dedans et dehors...
C'est un puzzle construit par des générations successives : chacune prenant soin du travail des précédentes et y ajoutant son écot. Comme si chacun savait, de toute éternité, pourquoi il est là.
Mais, en même temps, ce "modèle" reproduit de siècle en siècle, a évolué, s'est enrichi de l'apport des nouvelles idées, des nouveaux moyens techniques, s'attachant à donner de nouvelles solutions aux besoins des habitants. Comme dans le jazz (mais autrefois il en était de même pour toute la musique, même celle de Mozart...) chaque génération a brodé sur un thème, "improvisation" très calculée aboutissant à des variations qui empêchent toute idée de monotonie. Des "contraintes (matériaux, fonctionnalités, adaptation au terrain, état des techniques, moyens financiers...) surgissent la création renouvelée. Des formes toujours reconnaissables mais un peu différentes d'un lieu à l'autre, d'un temps à l'autre.
Reste aux générations contemporaines à inventer leurs propres variations sans faire table rase de l'héritage musical. Une fausse note n'arrête pas le joueur de jazz mais il faut savoir en faire un nouveau départ qui ne renie pas la mélodie interrompue.

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