lundi 29 novembre 2010

Fruits de l'hiver

Sculpture végétale
Kakis


Collection de pommes et courges

Plus l'hiver approche, plus les couleurs sont chaudes. Les "Dimanches verts" de St Jean du Gard sont à la fois glacés et chaleureux... Allez comprendre !

jeudi 18 novembre 2010

Des vers à soie transgéniques pour produire un fil d'araignée




L‘Université de Notre Dame, en partenariat avec l’Université du Wyoming, et les laboratoires Kraig Biocraft , a réussi à créer des vers à soie capables de fabriquer de la soie semblable à celle des araignées en ajoutant deux gènes de celles-ci aux chromosomes du vers à soie.
« Cette recherche représente une avancée significative dans le développement des fibres de soie de qualité supérieure, pour des applications médicales et non médicales », a déclaré Malcolm J. Fraser Jr., un professeur en biologie de Notre Dame. « La nouvelle génération de fibres de soie ayant les propriétés de la soie d’araignée a été l’un des principaux objectifs dans la science des matériaux." Extrait de http://www.gurumed.org 
Le visionnage de la video ci-dessus aura rappelé quelques souvenirs aux anciennes fileuses de soie des Cévennes ! Mais au fait, pourquoi ne pas s'intéresser de plus près à ces "nouveaux" vers à soie ? Le stade de la recherche et celui du développement sont parfois assez rapprochés...


jeudi 11 novembre 2010

Pourquoi donc une guerre en 14-18 ?

Les commémorations du 11 novembre ont ceci de curieux qu'on n'y interroge pas les "raisons" (ou les évènements plus ou moins chaotiques) qui ont déclenché la guerre. Comme s'il s'agissait d'une "catastrophe naturelle" (encore qu'on s'intéresse à la tectonique des plaques qui provoque les tremblements de Terre !). Et, est-ce si loin de la réalité ?


Extrait d'un interview de l'histoire Marc Ferro pour Arte :


"On n’a pas réfléchi aux moyens d’éviter la guerre, parce qu’on voulait la guerre. C’est sûr que Guillaume II de son côté, François-Joseph contre la Serbie, la France pour reprendre l’Alsace-Lorraine avaient des régimes politiques qui souhaitaient un conflit pour des raisons diverses. Même si le pacifisme était très fort en France, en Allemagne et en Angleterre. Mais le pacifisme n’a pas résisté au patriotisme. Au coup de clairon.
Un Italien Benedetto Croce a bien dit cela. Il a dit que la patrie, c’était un instinct, alors que la paix et le socialisme, c’étaient des idées. Autrement dit, à l’époque du début du siècle, les nations, les états, sont l’incarnation de ce qui est bien. « Mon pays a toujours raison. My country is right. Mon gouvernement se trompe, mais mon pays a toujours raison. » A ce moment là, les gouvernements sont jugés pour une fois d’avoir bien fait d’entrer en guerre. Par conséquent il n’y a pas de raison de croire que la paix était l’objectif de l’époque.
 Ajoutez que cette Guerre de 1914 – 1918 ne s’est pas déclenchée d’un seul coup comme une guerre mondiale. C’était au début un conflit local, comme vous le savez, entre l’Autriche et la Serbie. Et puis un conflit plus large, avec la Russie, etc. Puis un conflit mondial avec le Japon et les Etats-Unis. Donc on n’a pas prévu du tout que cette guerre serait mondiale.
Et c’est ainsi qu’on doit expliquer l’enthousiasme pour cette guerre des intellectuels et des artistes, français comme allemands ? 

"C’est que pour la Première Guerre Mondiale, tout le monde a cru d’abord qu’elle était juste. Par exemple, il y a des paroles connues qui disent, que la France doit gagner la guerre, parce que sa cause était juste. Il y a un sociologue Alsacien , qui dit : « L’intérêt de cette guerre est qu’elle est dirigée contre la guerre ». Voilà pour les Français. Mais les Allemands disent la même chose. Les Allemands glorifient la guerre en montrant que le monde se partage en deux camps, celui des marchands - des Anglais - et celui des héros - des Allemands.
 Les Anglais, c’est la même chose. Les Anglais sont tellement patriotes qu’ils veulent interdire la musique de Wagner, de Brahms, de Mendelsson, de Richard Strauss, et que seule le « Tipperary », l’hymne de la victoire anglaise, doit être jouée désormais en Angleterre. Il y a un chauvinisme des artistes et des intellectuels. Tout le monde est en quelque sorte pour la guerre. Ceux qui ne le sont pas, comme Romain Roland par exemple, qui se réfugie en Suisse, sont considérés comme des traîtres, même s’ils ont un idéal pacifiste très généreux.  "


Conclusion : méfions-nous de ce qui est l'incarnation du bien (différent selon les époques) à quoi l'on adhère par  "instinct" venu des tripes, et qui emporte la raison jusqu'à "défendre jusqu'au bout" son point de vue (jusqu'aux-boutistes, père la Victoire etc) ... contrairement aux "idées" toujours fragiles parce que complexes, composites et contradictoires et jamais assurées d'elles-mêmes. 


En 14 la guerre était promue aussi bien par une certaine "gauche radicale" de l'époque (Clémenceau : "Un jour, au plus beau moment où fleurit l'espérance... tu t'en iras... au-devant de la mort affreuse qui fauchera des vies humaines en un effroyable ouragan de fer. Et voilà qu'à ce moment suprême... ta cause te paraîtra si belle, tu seras si fier de tout donner pour elle que, blessé ou frappé à mort, tu tomberas content !") que par les républicains et laïques dits "modérés" comme Poincaré : la France « sera héroïquement défendue par tous ses fils, dont rien ne brisera devant l’ennemi, l'Union sacrée, et qui sont aujourd’hui fraternellement assemblés dans une même indignation contre l’agresseur, et dans une même foi patriotique » (Wikipédia). Seuls les "radicaux-socialistes" de la SFIO se sont opposés en 1913 au service militaire de trois ans destiné à gonfler les effectifs de l'armée (Jaurès, professeur de philosophie, voulait la réconciliation franco-allemande mais il n'était pas contre la mobilisation contrairement à ce que croyait son assassin) ... 
On oublie peut-être qu'en 1870, une autre guerre (qu'on ne commémore jamais) s'était achevée par la défaite de la France devant l'Allemagne, qu'une volonté de revanche se manifestait et que toute la "belle époque" du début du XXe siècle fut traversée de tensions internationales bellicistes. En y réfléchissant on comprend un peu mieux pourquoi, après la 2e guerre mondiale, certains ont voulu une Europe économique unifiée pour asseoir la paix sur autre chose que des idéaux... patriotiques.

jeudi 4 novembre 2010

Fin de partie


Le premières gelées ont achevé les dernières fleurs du jardin. Poireaux et carottes tiennent encore bons. C'est la première année où je jardine "pour de bon" : plutôt qu'un aimable divertissement c'est un vrai effort continu, parfois aride et jamais assuré du succès. Je vois beaucoup de "jardiniers" (amateurs) autour de moi pourtant. Le jardin c'est une discipline physique et intellectuelle en même temps. Curieusement le besoin d'effort est inséparable de l'état de satisfaction morale (ce qu'on appelle "le bonheur" ?). Jean Fourastié, économiste "à l'ancienne", qui ne se censure pas lorsque ses analyses statistiques l'amènent à un tout autre terrain (politique, philosophique, sociologique, moral...) écrit dans "Les trente glorieuses" en 1979 :

« On commence à se rendre compte aujourd'hui que le bonheur, sentiment très lié à l'ardeur de vivre, est un sentiment global qui ne se constitue pas par apport d'éléments distincts, mais, à l'inverse, est donné sans calcul à ceux qui le ne recherchent pas. A l'inverse de ce que l'étude analytique de Saint-Just a pu faire penser, le bonheur n'est donné qu'à ceux qui acceptent les privations, les contraintes, la souffrance, le sacrifice ; à ceux qui possèdent l'abnégation, l'aménité, la courtoisie ; à ceux qui cultivent la charité ; à ceux qui se gênent et se dévouent à ceux qui respectent et admirent, à ceux qui croient toujours recevoir plus qu'ils ne donnent : à ceux qui ont du courage et de la vertu »...
"Car il est devenu observable qu'en faisant du bonheur un objectif subordonné à l'échéance d'un certain nombre de facteurs concrets, voire quantitatifs, on en a fait un objectif social, hors de portée de chaque personne considérée individuellement, indéfiniment reculé par l'échéance de nouveaux manques, de nouvelles injustices, de nouvelles inégalités, de nouvelles insécurités, et par l'indéfinie survenance d'incidents, d'accidents, de maladies, de désaccords, d'incompréhensions, de divorces... Et l'on a peu à peu négligé puis oublié les conditions réelles du bonheur : l'effort individuel, une conception cohérente, réaliste et chaleureuse du monde, de la vie et de la condition humaine.  »
... Idée ô combien "réactionnaire" aux yeux de la "pensée unique" contemporaine comme sans doute l'ensemble de ses analyses économiques pourtant très stimulantes intellectuellement. Pour une fois qu'un économiste avait vu juste avant l'heure ! En effet c'est en 1979 qu'il écrivait : "Depuis 1968 ou 1970 j'attendais la fin des « trente glorieuses » ... « à la vérité je l'attendais plutôt de la désorganisation et de l'engorgement du crédit et du système monétaire international »... « mais lorsque la décision de hausse des prix du pétrole fut prise, et que rien ne vint rompre le monopole, je n'eus aucun doute sur la fin irrémédiable des temps faciles"... « La rareté (relative) à l'échelle mondiale des matières premières, et notamment de l'énergie mécanique, et les fols abus du crédit et des jeux financiers, sont ainsi aujourd'hui les deux premiers facteurs de la fin de temps faciles et du retour aux temps normaux. »
« Le troisième des facteurs importants... est le démarrage économique d'un nombre non négligeable de pays du tiers monde. »
Et, pour conclure : "La voie du progrès rapide est maintenant fermée. Celle d'un progrès lent est ouverte mais malaisée. Elle implique une intense activité créatrice, un fourmillement d'initiatives originales et d'efforts individuels, dont seule l'entreprise privée est capable. Plus d'efforts, plus d'intelligence, pour un moindre résultat."