dimanche 29 août 2010

La "slow-info" comme le "slow-food"



Un manifeste circule sur Internet pour susciter l'adhésion à un nouveau concept, celui de
"slow-info" . Quelques bonnes idées qu'il véhicule :

- l'anti zapping : "Les slow media ne peuvent être consommés de manière distraite, ils provoquent au contraire la concentration de l’usager. Tout comme pour la production d’un bon repas, qui demande une pleine attention de tous les sens par le cuisinier et ses invités, les slow media ne peuvent se consommer avec plaisir que dans la concentration" ,
- le souci du travail bien fait : " (elles) se distinguent de leurs homologues rapides et vite passés, que ce soit par une interface de qualité supérieure ou par un design esthétique inspirant."
- retrouver le sens du dialogue, même entre opinions différentes : "(Elles) cherchent interlocuteur avec qui entrer en contact... L’écoute est aussi importante que le discours dans les slow media. Aussi, slow signifie ici : être attentif et abordable, être capable d’observer et de questionner sa propre position sous un angle différent.
- le contraire d'une presse "d'entre soi", une diversité d'approche sociologique, culturelle, politique : "les slow media contribuent à la propagation de la diversité et respectent les cultures et les particularismes locaux."
- la "durabilité" c'est comme la beauté il faut l'être sans en être conscient : "(elles) ne perdent pas leur qualité avec le temps, mais obtiennent au contraire une patine qui augmente leur valeur".
- être "progressiste" c'est aussi ne pas se laisser aller dans le courant, ça frôle la réaction : "C’est en raison de l’accélération de différents domaines de la vie que les ilots de lenteur délibérée sont rendus possibles et essentiels pour la survie."
- trop d'infos (non contrôlées) tuent l'écoute et rendent idiot : "Des compétences intellectuelles comme la critique des sources, le classement et l’évaluation des sources d’information prennent de l’importance avec l’accès croissant à une information disponible en grande quantité."

J'ajouterais qu'il faut aussi une "slow-info" de proximité, pas seulement globale. Nous sommes hyper-informés de ce qui se passe, de ce qu'on pense, de ce qu'on produit à l'autre bout du monde, dans toutes les grandes villes, dans les arcanes du pouvoir et des médias, mais que savons-nous de ce qui se fait "chez nous" : à quelques kilomètres, dans la région où nous vivons ?

Comment diable font les élus qui nous représentent pour comprendre les ressorts économiques et sociaux de leurs circonscriptions : ont-ils des sources d'information privilégiées ? En tout cas il n'en ressort rien dans les journaux locaux ! Comment faire dans ces conditions pour participer à la vie démocratique ? Les yeux "wide shut" (grand fermés) ?

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