vendredi 13 novembre 2009

Identitaire (2)

Aux racines de l'identité nationale (Thomas Wieder, Le Monde du 7 novembre)
"C'est quand il se sent menacé qu'un groupe éprouve la nécessité de radicaliser sa différence par rapport aux autres" (Anne-Marie Thiesse, historienne).
Le XIXe siècle est aussi celui où les nations européennes se sont inventé une "âme", ou un "génie"... une histoire multiséculaire, des ancêtres fondateurs, des héros, une langue, un folklore, une gastromie (une identité en "kit").
Pour Barrès "Le nationalisme c'est l'acceptation d'un déterminisme" (on est français parce que ses ancêtres l'étaient).
Pour Renan, si une nation suppose un passé, elle ne se conçoit pas sans "le désir clairement exprimé de continuer la vie commune". "L'existence d'une nation est...un plébiscite de tous les jours, comme l'existence de l'individu est une affirmation perpétuelle de vie".
Pour Vincent Duclert, profession à l'Ecole des hautes études en sciences sociales ("La France, une identité démocratique, Seuil 2008) "ce sont les grandes lois qui ont servi de texte fondateur : sur la liberté de la presse (1881), sur l'école (1881-1882), sur les syndicats (1884), sur la liberté d'association (1901), sur la séparation de l'église et de l'Etat (1905)... Plus tard : les lois sur les congés payés, le droit de vote aux femmes, la sécurité sociale, l'abolition de la peine de mort... L'identité démocratique de la France (plutôt que l'identité nationale) met l'accent sur un projet politique, combinaison d'un héritage commun et d'une espérance partagée.

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