mardi 13 mars 2012

Caro à Sauve

Où sont les artistes ? Dans les magazines, les radios, les TV ?
Qui sont les artistes ? Forcément des "people" ?
Que sont les artistes ? N'est-ce pas la seule question : pourquoi un regard sur un sujet devient-il regard d'artiste en réussissant à matérialiser une subjectivité et, ainsi, à communiquer vers l'autre (le "public").
Abstraction ou figuration, ce n'est (pas ou plus) de "beau ou de laid" qu'il s'agit mais d'une cohérence, d'un caractère, qui touche un point sensible. Pourquoi se forcer en effet si rien ne bouge quand on regarde une oeuvre ? Bien sûr le terrain est plus ou moins prêt à la recevoir, la "culture" est aussi un labourage intellectuel et sensible, et il faut être disponible, en écoute. Mais aussi bien devant un livre que devant un tableau le test est : est-ce que cela remue "quelque chose" en moi ?
Et Caro remue... Elle fait parler des murs un peu branlant, des intérieurs venus d'un autre monde (ou plutôt d'une autre époque) par contagion avec ce lieu singulier qu'est Sauve (bourgade médiévale dans le Gard). On entend dans ses tableaux les bruits des pas qui s'éloignent dans l'obscurité des ruelles, on voit la faible lueur des lampes qui filtre des fenêtres, les mots sur les murs, l'absence dans les rues... Que s'est-il passé ? Une visite, un crime, une rupture : ces murs nous regardent et ils ont la mémoire.
Aucune chance d'illustrer les "promos" touristiques ! C'est vraiment autre chose ! Et même, à côté du sujet "Murs, murs", et qui peut-être en dit long, quelques tableaux d'abstraction "lyrique" : rêve éveillé d'un monde étincelant d'étoiles capturé dans des rets géométriques.

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